Un voyage autour du monde. C’était le projet initial de Kaatje et Tim. Une parenthèse temporaire loin de la vie agitée en Belgique, où les hobbies et les obligations sociales se succédaient à un rythme effréné. « On nous dictait la vie que nous devions mener », raconte Kaatje. « Spoiler alert : nous ne sommes jamais partis en voyage autour du monde. » Au lieu de cela, la famille a fait un choix encore plus radical.
Lors d’un road trip avec leur tente en Suède en 2019, l’idée a germé autour d’un feu de camp : « Et si nous déménagions ? » À peine 11 mois plus tard, ils ont troqué leur village flamand de Hamme pour les forêts suédoises.
Tim jouait au rugby en Belgique et, par l’intermédiaire d’un coéquipier suédois, ils ont entendu parler d’une école internationale à Falun qui recherchait un professeur de sciences. « Ce fut notre point de départ. Et où que nous soyons, si nous sommes à cinq, c’est chez nous. »
Ils vivent désormais à Furudal, un hameau de 400 habitants entouré de forêts et de lacs. Ils partagent leur jardin avec trois alpagas, des lapins, des poules, des chiens et des chats. « Nous sommes vraiment dans un écrin de verdure et complètement isolés, ici. » Pour Kaatje, la Suède ressemble à un Canada européen : « La paix, l’espace... pendant notre voyage, cette pièce du puzzle a trouvé sa place. C’est exactement ce que nous recherchions. »
« Le fait d’être actifs ensemble en plein air renforce nos liens. »
Kaatje
« En Suède, nous avons deux saisons en termes de sports : l’hiver et l’été », explique Kaatje. Mais rester à l’intérieur ? Jamais ! « Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais vêtements », dit-elle en riant. Avec des vestes chaudes, de bonnes bottes et une sacrée dose d’enthousiasme, ils passent leur temps dehors tout au long de l’année. « En hiver, nous déneigeons, faisons du patinage sur le lac, du ski de fond, des randonnées avec des pauses feu de camp... ». Même par -30 °C, ils sont à l’extérieur.
Dès que la neige disparaît, c’est direction la nature en courant, à vélo ou en randonnée. Et souvent tous ensemble, car les enfants font eux aussi partie du projet. « Ils font du vélo pendant que nous courons, ou nous randonnons ensemble. Cette cohésion n’a pas de prix. » Pour Kaatje, être à l’extérieur, c’est se vider la tête. « J’en ai besoin. Je suis la professeure de sport la plus enthousiaste qui soit, et parfois je dois littéralement aller courir et être à l’extérieur. »
L’été dernier, ils ont parcouru le GR20 en Corse tous les cinq. « Les conversations que j’ai eues avec ma fille en marchant sont des moments extraordinaires ! Établir un lien plus profond avec mon adolescente de 12 ans, ce sont des moments de qualité qui ne se présentent pas autrement. »
Ils ont certainement vécu de grandes aventures. Mais la famille vit aussi de petits moments. « Il n’y a pas besoin de chercher loin une microaventure », s’enthousiasme Kaatje. « Récemment encore, Tim avait découvert une petite rivière sur la carte, à peine à 15 minutes de route d’ici. Nous sommes allés l’explorer, nous avons marché pendant un certain temps jusqu’à ce que nous atteignions une plaine au bord de l’eau. Il s’en est suivi une journée idyllique : pique-nique, ricochets sur la rivière, peinture de pierres et détente dans un hamac. Il n’y a rien de plus agréable. Pas besoin que ce soit toujours grandiose. »
Qu’apporte à leur famille ce temps à l’extérieur ? « Cela crée un lien très fort entre nous. Notre unité, notre connexion, en découle. Hier, nous avons allumé un feu de camp dans le jardin et y avons fait rôtir de la viande – juste à l’extérieur, tous les cinq, pour profiter du moment et ralentir un peu. C’est ce qu’on appelle le friluftsliv. »
Dans leur petite ferme, trois alpagas vivent aux côtés de Kaatje et de sa famille, et ils jouent un rôle particulier. « Nous organisons des randonnées avec eux. Cela oblige à ralentir. Les animaux marchent lentement et on se retrouve naturellement à profiter de l’instant présent. »
Ce qui n’était au départ qu’une idée s’est transformée en une mission : aider les autres à se rapprocher de la nature. « Le plus beau moment ? Lorsqu’un garçon lourdement handicapé a réussi à promener l’alpaga lui-même à la fin. Sa grand-mère était ravie d’avoir enfin trouvé une activité qu’elle pouvait faire avec son petit-fils. »
Comment transposer en Belgique l’amour scandinave pour les activités de plein air ? Kaatje partage quelques conseils pratiques :
1. Sortez, même s’il pleut ! « Habillez-vous bien et ne laissez pas le temps influencer vos plans. »
2. Ne voyez pas trop grand : « Un feu de camp dans le jardin, ou une promenade avec un élément de jeu, c’est déjà de la magie. Par exemple : cachez de petits objets dans un parc ou une forêt et laissez vos enfants les chercher. C’est une question de créativité, pas de kilomètres. »
3. Laissez vos enfants endosser des responsabilités avec vous. « Lors des randonnées, nos enfants portent leur propre sac à dos. Ainsi, cela devient vraiment leurs aventures. »
4. Organisez progressivement des randonnées : « Nous avons parcouru le GR20, un itinéraire difficile en Corse, avec nos enfants. Nous les avons fait passer de balades d’une journée à des randonnées de deux jours, afin qu’ils soient totalement prêts et que l’aventure soit réalisable. »
5. Ralentissez volontairement. « Combinez une sortie avec un moment fika : retrouvez-vous autour d’une bonne pâtisserie et prenez du temps les uns pour les autres. »